Mon fils de 11 ans est en pleine régression
Cela fait maintenant un peu plus de 2 mois que le papa de mon fils aîné est décédé. Il semble qu'il commence à intégrer cette nouvelle, il n'a jamais fait de déni réel mais depuis sa mort il n'a cessé de se comporter normalement, comme avant, en parlant de son papa au passé sans problème. Quelques larmes sont venues de ci de là mais il nous semblait qu'il n'avait pas encore réagi.
C'est ce qu'il est entrain de faire en ce moment, il réagit. Il en parle davantage, se met parfois à pleurer plus longuement, m'a une fois demandé, comme supplié de faire comme si rien ne s'était passé, encore 1 mois ou 2 et c'était la dernière fois où il a "fait semblant" je crois. Depuis il a comme crevé un abscès. En tout cas nous venons de franchir une nouvelle étape c'est certain. Certainement que d'autres sont à venir ...
En journée, à l'école, à la maison ou chez les copains tout va bien c'est le Petit Chou que je connais, mon presqu'ado, il blague, rigole, est vif et dynamique mais le soir venu il se transforme en petit garçon, plus précisément au moment du coucher. Je l'embrasse et le câline comme toujours pour lui souhaiter une bonne nuit mais ça ne s'arrête jamais là.
Il redescend dans le salon, en redemande, se plaint d'un bobo anodin, me fait lui confirmer qu'il prend bien le bus le lendemain matin, que je serai bien là avec lui pour le petit déjeuner, que je viendrais lui faire un bisou en me couchant... parfois ça n'en finit pas. Dans ces cas là je sens qu'il cogite beaucoup, il me colle, me serre, n'arrive pas à se détacher de moi.
Je me retrouve à aller me coucher et me rendre compte qu'il ne dort toujours pas. Il a des angoisses, veut dormir avec moi, comme dit chéri-chéri s'il pouvait retourner dans mon ventre il le ferait. Et c'est en effet un peu ça, il régresse, il est à nouveau tout petit le soir quand il fait noir et qu'il n'y a plus de bruit. Il re devient ce petit bébé qui avait besoin de l'odeur et des gestes tendres de sa maman.
Je sais que mon enfant ne peut que passer par ces moments douloureux, son papa est mort, c'est terrible de perdre son papa si jeune. Je sais que je ne dois pas devenir son "doudou", qu'il doit apprendre à faire face seul à ses angoisses, que je ne suis pas LA solution et qu'aller dans son sens ne l'aiderait pas. Mais bon sang ce que c'est difficile pour moi d'allier l'acte à la raison. Ce que c'est dur de dire non à son enfant quand il veut partager votre lit.
Quel courage il faut pour "penser" bien, extrapoler, voir ce que mes actes auraient comme conséquences si je laissais faire... Ce n'est pas sa place dans ce lit c'est celle de son beau père, il ne doit pas se dire que dès que ça ne va pas, qu'il est malade ou affaibli il y aura droit, car il se complaira dans cette situation. Je ne veux pas qu'il devienne un adulte frileux, ayant besoin de tout un tas de rituels ou objets pour se rassurer ou oser la moindre chose.
Je veux que mon fils devienne un homme équilibré et qu'il soit armé pour affronter la vie du mieux qu'il peut. Alors oui c'est dur et ça demande du courage mais je veux le faire, je veux y arriver car c'est de mon devoir de maman que de l'aider à avancer par lui même. Je vais l'accompagner et l'aider à faire face seul, c'est bien la moindre des choses que je puisse faire pour mon enfant.
Allez courage !