Tout cela est bien fragile ...
Il y a peu je vous parlais, toute glorieuse que j'étais, du fait que je n'avais pas sombré, que je revenais à la vraie vie petit à petit, que je tenais le bon bout et j'y croyais en plus. J'avais déjà attendu pas mal de temps avant de m'afficher positive de la sorte, on ne sait jamais me disais je sans cesse. J'étais bien. A nouveau dans les starting block.
Il aura fallu un RDV à l'appartement de mon ex mari pour ré-ouvrir les valves et pleurer comme une madeleine un long moment, être mal toute une journée entière, puis pas très gaie la soirée qui a suivi ... Un simple passage chez lui alors que cela faisait des semaines que je n'y avais pas mis les pieds. Ceci expliquant peut être cela en fait maintenant que j'y songe ...
Ce n'est pas simple de faire son deuil quand on est sans arrêt rattrappé par le notaire, les papiers, le juge des tutelles, l'agent immobilier ... Pas simple de tourner la page et de passer à autre chose, de s'occuper l'esprit avec des choses plus "normales", des choses de la vie courante. Non. C'est bien ça le problème en fait.
Je crois que j'avais réussi à passer un cap parce que justement rien ne me ramenait à sa disparition, si ce n'est la douleur de mon fils et les discussions que nous pouvons avoir, mais là pour moi son appartement c'était du concret. Allez comprendre pourquoi. Un appartement. Alors que la peine de mon fils est bien présente, tous les soirs au coucher. Etrange tout de même.
Les choses se précisent aussi, cet appartement sera bientôt à d'autres personnes, je n'aurai plus rien à y faire, jamais. J'ai compris ça aussi après le rendez-vous. J'ai réalisé que cet appartement dans lequel au final j'aimais venir ranger, trier, nettoyer je n'y viendrai plus. Je crois que quelque part je me sentais "proche" du père de mon fils en y étant, alors que je n'ai du m'y rendre qu'une poignée de fois de son vivant. Etrange ça aussi.
Bref je ne cherche pas à comprendre, j'ai juste pris une nouvelle claque, comme si on m'avait à nouveau lancé au visage en criant qu'il était mort, que c'était fini, fini pour de vrai. Le deuil est un processus long et personnel je le sais, mais j'aimerais tant sortir la tête de l'eau et retrouver celle que j'étais avant... si tant est que ce soit possible de redevenir cette femme là...