L'équité salariale ?

Publié le par Maman@home, blog de maman à la maison

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Pour être sûrs de parler de la même chose et d'appréhender correctement ce sujet qui me tient à coeur, prenons le temps de définir ce mot.  L’équité réfère à un sentiment ou à une perception de justice par rapport à une situation donnée. Ce concept diffère de celui d’égalité, qui suggère plutôt une approche identique pour tous.Et autant chacun peut prétendre à un traitement juste, égalitaire et raisonnabl autant tout le monde ne peut pas prétendre à accéder au même salaire

 

Ce qui me motive aujourd'hui à vous parler d'équité c'est bien évidemment l'équité entre les sexes dans le domaine professionnel. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne l'ai jamais perçue depuis que je suis entrée dans ce beau et fabuleux monde du travail, aussi bien pour moi que pour mes collègues femelles.Je ne suis certes pas la plus à plaindre, ce qui ne m'emp^che pas de m'insurger.

 

Pour parler simplement, faire l'équité salariale, c'est attribuer à des emplois traditionnellement occupés par des femmes un salaire égal à celui d'emplois traditionnellement occupés par des hommes, même si ces emplois sont différents, pourvu qu'ils soient de même valeur ou de valeur comparable dans l'entreprise.



Le constat :

 

Tous temps de travail confondus, les femmes touchent 27 % de moins que les hommes, selon les données du ministère du travail (2010), 25% selon l'Insee. Cet écart est plus au moins grand selon la catégorie socio-professionnelle. Les inégalités salariales s'expliquent en premier lieu par l'importance du temps partiel féminin. Mais en ne prenant en compte que les salariés à temps complet, les femmes perçoivent toujours 19 % de moins que les hommes. Et même à poste et niveau de qualification équivalents, les femmes gagnent 10 % de moins que les hommes. Un constat appuyé fin février 2010 par une étude de l'Insee sur l'emploi en début de carrière, qui conclut que "pendant leurs six premières années de vie active, les hommes ont des salaires médians supérieurs de 10 % à ceux des femmes".


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Un début d'explication :

 

Les écarts salariaux s'expliquent principalement par trois facteurs :

  • Les stéréotypes et les préjugés sociaux

    La société a longtemps reposé sur une division sexuelle des tâches, les femmes étant cantonnées dans leur rôle de mère et d'épouse au foyer, alors que les hommes occupaient largement le marché du travail.  Cette division stéréotypée des rôles sociaux a eu des effets sur les salaires versés aux femmes.  Pendant une très longue période, on a estimé qu'un homme, en tant que soutien de famille, devait recevoir un salaire plus élevé que celui d'une femme, considéré comme un revenu d'appoint.

  • La ségrégation professionnelle

    Arrivées tardivement sur le marché du travail, les femmes se sont trouvées confinées dans des métiers et des professions qui se situaient dans le prolongement de leur rôle traditionnel de mère et d'épouse et qu'elles étaient pratiquement les seules à occuper.  Ces emplois sont caractérisés, par exemple, par les soins donnés aux personnes et nécessitent des qualités dites féminines, telles que l'écoute, la minutie, la disponibilité et la compassion.

  • La sous-évaluation des emplois féminins

    Certaines caractéristiques des emplois majoritairement occupés par des femmes sont soit ignorées, soit sous-estimées parce qu'elles sont considérées comme faisant partie des qualités dites féminines.  Cette tendance a pour effet de sous-évaluer les salaires de ces emplois.

  • 

Deux exemples de sous-évaluation des emplois féminins :


Dans un emploi de secrétaire-réceptionniste, on pourrait sous-évaluer, voire oublier, la capacité d'écoute et d'empathie ainsi que la patience nécessaire pour transiger avec des clients mécontents ou des personnes impatientes, alors que les mêmes capacités seraient prises en considération dans l'emploi d'agent de recouvrement.

 

Dans l'évaluation d'un emploi de caissière, on pourrait sous-évaluer les efforts physiques demandés par l'obligation de soulever continuellement des poids légers, alors que, dans l'évaluation d'un emploi de manutentionnaire, on aurait pris en considération le fait de soulever des poids lourds, même occasionnellement.

Egalite heritage homme femme

D'autres pistes :

 

Outre ces cas de discrimination manifestes, il existe d'autres explications ...

  • Le taux d'activité des femmes en âge de travailler reste encore inférieur à celui des hommes malgré une féminisation de la population active française . De plus, femmes et hommes sont différents quant à la durée du temps de travail : le temps partiel reste une affaire de femmes.
  • Les femmes continuent d'assumer 80% des tâches domestiques. Par conséquent, elles accumulent du temps de travail rémunéré et du temps de travail domestique au détriment des temps de loisirs et de repos. C'est ce qu'on appelle la « double journée » !
  • Les femmes sont les premières à s'éloigner du travail après la naissance d'un enfant.
  • La discrimination faites à l'encontre des femmes enceintes. La Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations), dans son rapport annuel 2009,  faisait état d'une hausse spectaculaire des plaintes pour discrimination déposées par des femmes enceintes. En 2009, 250 cas ont été signalés – deux fois plus qu'en 2008 –, concernant des CDD non renouvelés, une absence de promotion, ou encore une période d'essai brutalement interrompue après un congé maternité.
  •  Le temps libéré par la RTT n'a pas été utilisé de la même façon par les hommes et par les femmes. Les premiers l’ont consacré aux loisirs, les secondes à des tâches ménagères. Ceci illustre bien le fait que la conciliation des temps repose sur les femmes.

Cette inégale répartition femmes - hommes entre temps de travail passé à la maison et temps passé au travail, contribue à créer et entretenir des inégalités professionnelles ou des pratiques discriminatoires de la part des entreprises : temps partiel essentiellement réservé aux femmes, tolérance sociale plus grande vis-à-vis du chômage féminin, « plafond de verre » dans l'accès aux responsabilités, accès à la formation plus difficile, niveaux de retraite inférieurs, écarts de salaire persistants, précarisation de l'emploi féminin…

 

Et après on ne comprend pas pourquoi nous avons des difficultés à concilier notre vie de mère et notre vie professionnelle ...

 

 

 

 

 

Publié dans Boulot

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B
Juste un ptit comm perso : je travaille à temps partiel et même à 80% je gagne plus que mon mec... C'est sans doute rare, mais je tenais à le souligner !<br /> Merci pour cet article et continuons d'avancer... Bon courage dans ta nouvelle vie professionnelle, Bibine
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M
La comparaison doit être faite à poste égal et boîte égale sinon bien entendu qu'une femme peut gagner mieux sa vie que certains hommes, tout dépend du boulot... vous n'êtes pas dans le même secteur d'activité Bibine, si ?
S
Bon article mais effrayant car les différences Hommes femmes existent malheureusement encore énormément dans le monde du travail.<br /> ON peut saluer le travail du Défenseur Des Droits ( ex HAlde) pour le combat qu'il mène auprès des femmes se sentant victime de discrimination et les aide à faire valoir leurs droits.
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M
Absolument parce que face à ce problème on se sent bien démunies
K
<br /> Tu as bien fait de le rappeler en ce jour des DROITS de la femme.<br /> <br /> <br /> J'ai la "chance" d'être assimilée fonctionnaire : donc j'ai le même salaire que mes collègues masculins qui ont passé le même concours. Quand je suis en arrêt maladie ou pour la grossesse<br /> actuellement, je ne risque pas de perdre mon poste. C'est une chance, j'en suis consciente. Mais ça devrait être NORMAL!<br /> <br /> <br /> Par contre, les hommes avancent plus vite les échelons. C'est un fait. J'ai l'impression que les inspecteurs viennent quand les femmes sont en congé maternité ou en congé parental...Une de mes<br /> collègues l'avait fait remarquer (elle était à 2 échelons de moins qu'un collègue qui avait eu son concours et son poste en même temps). On lui avait dit qu'elle rêvait!<br /> <br /> <br /> Il y a toujours des inégalités partout mais certaines sont justes plus grosses (et plus visibles) que les autres.<br />
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M
<br /> <br /> On va bien finir par y arriver bon sang !<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> Est-ce moi ou cet article a été republié ?<br /> <br /> <br /> Bref, il m'intéresse toujours autant puisque de mon côté, même si je veux bien croire à toutes ces études (enfin je veux dire, j'y crois assurément), il ne faudrait pas croire que tout est dit.<br /> Ma boite (pour le p'tit témoignage) ne dépend d'aucune conv. collective et c'est l'opacité la plus totale. Ca tire les négos vers les bas et, d'après nos papotages entre nanas :), encore plus<br /> pour les femmes. Ca m'énèrve. D'autant plus que je fais justement partie de ces femmes en temps partiel, et que c'est CLAIR, ça freine l'évolution et sape complètement les négos encore une fois<br /> (avec une bonne dose de mauvaise foi par dessus hein).<br /> <br /> <br /> RE-VO-LU-TION :)<br /> <br /> <br /> Tu en vois toi des cas discriminatoires dans ton quotidien ou en a vu dans tes anciens jobs ?<br />
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M
Désolée pour mon temps de réaction :-( Non je n'en ai pas vu lors de mes deux dernières expériences mais quand je bossais en agence de communication c'était plus qu'évident, mon collègue HOMME donc arrivé 1 mois seulement avant moi, sans plus d'expérience que moi avait un salaire plus élevé et quand 6 mois plus tard j'ai demandé à être au même salaire ils ont accepté de m'augmenter mais l'ont lui aussi augmenté ... alors que j'avais des budgets bien plus gros que lui et j'apportais plus de chiffre d'affaires... :-(
I
<br /> Une belle synthése qui agace bien .... <br />
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M
Bien vrai ;-)