La fraterie ou la maladie d'amour
Mes fils sont complices et semblent s'entendre plutôt bien. J'utilise le verbe "sembler' parce que lors de nos vacances d'été nous avons été frappés chéri-chéri et moi par le nombre de disputes qu'ils ont pu partager, à se demander s'il n'y a pas eu davantage de chamailleries que de réelle entente entre eux. C'était la première fois que nous le ressentions aussi fort. Tout était prétexte à dispute jusque dans la répartition par enfant des jouets de plage. Bon sang Petit Chou a tout de même 10 ans alors se disputer pour un seau !
J'avais l'impression que le grand se mesurait sans cesse, et sur quel que sujet que ce soit, à son petit frère, il le jalousait même "mais chéri-chéri il joue plus avec Petit Loulou qu'avec moi", une vraie fausse impression puisque nous avons passé énormément de temps avec lui à faire des jeux de société après midi et soir et qu'ils ont passé tous les deux de longs moments à jouer dans la piscine. Le petit se plaignait sans cesse de son grand frère qui est quelque peu rentre dedans mais était ravi de le trouver pour jouer évidemment. Un vrai schtroumpf grincheux. Ils se sont "cherchés" pendant 15 jours. Cette sorte de rivalité était assez éprouvante à vrai dire et déstabilisante disons le.
Nous n'avons pas souhaité compter les points et arbitrer chaque dispute, nous leur avons fait comprendre qu'il leur fallait se débouiller seuls et faire ENSEMBLE, que le grand devait éviter de se mettre au même niveau que son PETIT frère pour tout ainsi que stopper de le titiller sans arrêt et que le petit devait arrêter de ronchonner pour un rien sinon il finirait par passer toutes ses journées tout seul sans son frère. Et finalement ... tadam... non rien, ça n'a pas servi à grand chose . Il a fallu sans cesse répéter tout cela. Que de déceptions pour moi qui pensais que tout était rose... ou quasi...
Les conflits entre frères et soeurs sont
inévitables j'en ai conscience, ces chamailleries leur permettent d'apprendre la communication, la négociation, le partage, le respect de l'autre et des règles. Ce n'est pas un drame
bien sûr mais je me pose tout de même des questions.
La fratrie se construit sur une relation affective imposée en quelque sorte. On vit et cohabite tous ensemble. On fait avec les uns les autres. Mais je sais aussi que la fratrie s’établit sur la quotidienneté, sur les événements et souvenirs partagés : les repas, le lieu de vie, les lieux de vacances, les anniversaires en famille, le fait que chacun puisse reconnaître le parfum d’un parent croisé dans le couloir ou dans la salle de bain, ou le souvenir que peut évoquer un jouet. Les attachements naissent donc de l’expérimentation prolongée et des expériences répétées, Or mes fils ne se voient qu'une semaine sur deux et je me suis demandé si cela n'avait pas un rapport...
Ressentent ils réellement ce lien de fratrie ? Sont ils vraiment des frères à leurs propres yeux, parce que finalement c'est quoi un frère à mi temps ? Comment intégrer l'autre dans sa vie quand on a ses parents pour soi toute une semaine puis un frère qui arrive la semaine suivante ? Est-il facile pour Petit Loulou de comprendre que Petit Chou fait partie de sa vie ? De sa famille ? Le grand n'est-il pas jaloux de cette semaine que nous passons tous les 3 sans lui ?
J'ai bien l'impression qu'ils ont besoin de temps pour s'adapter l'un à l'autre à chaque fois, n'est-ce pas ça qui "coince" ?