Je n'ai jamais réussi à m'accepter telle que je suis ...

Publié le par Maman@home, blog de maman

Je n'ai jamais réussi à m'accepter telle que je suis ...

C'est après avoir lu un article de Natacha que j'ai eu envie moi aussi de coucher mes étâts d'âmes sur "papier". Parce que le sujet du rapport à son corps raisonne fort dans ma tête. D'aussi loin que je me souvienne je n'ai jamais apprécié ce mon corps, j'ai toujours eu envie de le cacher au mieux et j'ai toujours détesté l'été et la plage. Enfin disons qu'avant 11 ans tout allait bien, je n'y pensais même pas. Quand j'étais gamine en fait, c'est loin, très loin ...

J'ai 42 ans et je suis toujours aussi complexée, mal à l'aise et sans aucune bienveillance envers lui, je pensais pourtant qu'avec l'âge, la mâturité tout ça on devenait moins bête et surtout qu'on se concentrait sur les choses essentielles et non superficielles. Mais non, en tout cas ce n'est pas comme ça chez moi (et quand je lis les commentaires sous l'article de Cranemou je sais qu'on est nombreuses dans ce cas). Tout cela m'emmerde au plus haut point encore la plupart du temps. C'est tellement bête en plus j'en ai pleinement conscience. On me le dit que je suis bien, sauf que moi les autres ben j'men fous c'est mon regard sur moi qui compte le plus.

Parfois je vis de petites périodes d'accord avec lui, j'arrive à trouver l'image que me renvoit le miroir "pas trop mal mais..." Et oui il y a toujours ce "mais". Mais mes fesses ressortent trop (j'ai envie de les aplatir) mais mes cuisses sont trop bombées (je voudrais les écraser) mais mes hanches sont trop larges (j'adorerais les passer dans un éteau) et ça c'est quand tout est couvert alors imaginez une fois que les beaux jours arrivent  (jamais une jupe ou robe au dessus des genoux) et encore pire quand je dois être en maillot. L'enfer.

Quand j'avais 20 ans il était courant de mettre son pull autour de la taille, j'en ai usé et abusé longtemps, c'était parfait pour cacher mon postérieur, même si un jour un petit copain m'a avoué que le pull ne cachait pas grand chose qu'on savait bien comment c'était là dessous. Je n'ai pas osé mettre de jean pendant des années, ce vêtement était pour moi réservé aux filles minces (ça grossit) et je ne pouvais pas exposer mon fessier comme ça à la vue de tous (indécent).

Je préférais les jupes qui ne moulent pas, ou les pantalons NOIRS larges, ou encore mieux les robes, c'est parfait parce que ça cache toutes les formes. Et là je vous parle de ma période école de commerce, donc j'avais entre 20 et 23 ans (déjà adulte et intelligente normalement). Je n'ai enfilé mon premier jean, fessier visible donc, qu'à plus de 30 ans, c'est ma soeur qui m'y a obligée, on l'a acheté ensemble. Je me faisais à chaque fois violence pour le porter et je tachais de ne pas trop me lever de mon siège au bureau. J'avais l'impression qu'on ne voyait que ça.

Je n'ai jamais porté de short; impensable d'exhiber mes jambes sauf avec des collants bien opaques, ou osé vadrouiller sur la plage en maillot, le paréo était/est mon meilleur ami. J'ai commencé à vouloir maîtriser/modifier mon poids  à 20 ans alors que je pesais 53 kilos pour 1m61, j'ai rencontré une diététicienne qui m'a filé des pillules qui se sont révélées être des coupes faims (connerie évidemment).

Je suis descendue à 49 kilos, je me trouvais fine et je crois bien que je m'aimais à cette époque, mais je ne mangeais en gros qu'une tomate le midi, un peu de céréales le matin et pas grand chose de plus le soir (oui j'exagère un peu). Le médecin m'avait parlé de 1500 calories par jour mais je suis descendue très vite en dessous des 800. Puis j'ai tout repris sans rien mangé de plus. Le corps n'aime pas qu'on le prive et il est loin d'être con.

Vers l'âge de 25 ans je suis passé à la vitesse supérieure puisque j'ai franchi le seuil d'une clinique (je pesais alors 55 kilos je crois), qui devait m'enlever ce que je n'aimais pas chez moi ("toute" les rondeurs en dessous de la taille donc). J'ai subi une première intervention et je me souviens très bien du réveil auprès de ma mère, je souffrais et avais l'impression qu'on m'avait arraché les deux jambes. Malgré cela, comme je n'étais pas satisfaite du résultat (ça ne doit fonctionner que pour les stars) quelques mois après rebelote, on avait le droit gratuitement de repasser sur le billard si le résultat n'était pas à la hauteur de nos éspérances.

Cette fois là c'est mon amoureux du moment qui m'a entourée, ou bien étions nous déjà séparé je ne sais plus mais il  a été adorable même si totalement contre mon choix. J'ai souffert tout autant, ai porté un panty, passé un été atroce avec ce truc sous mes vêtements. Tout cela pour rien car j'ai retrouvé très vite ma silhouette initiale. Je m'étais dit que si ce truc là ne fonctionnait pas pour moi, j'arrêterais mes bêtises et que je comprendrais enfin que c'est ma physionomie et qu'on ne peut rien y changer.

J'ai échoué, j'ai continué à vouloir le transformer, sans succès, évidemment. Quand j'ai commencé ma relation avec chéri-chéri, il y a environ 9 ans, j'ai perdu beaucoup de poids (6 kilos), nous dormions très peu, je m'étais épaissie en étant sans emploi, avec mon fils à la maison, sans véritable activité . Je m'aimais enfin en jean, j'en ai acheté plein d'ailleurs et lui aimait mon corps. J'ai tenu cette silhouette puis ai varié de 2 kilos de temps en temps. Bref j'étais en moyenne à 52. J'ai rencontré une diététicienne, il y a 4 ans, qui m'a expliqué comment bien manger et ne surtout pas mettre mon corps à la diète pour mieux me gaver ensuite (et oui je faisais comme ça). Ces 9 dernières années ça a été un peu mieux, disons que j'ai un peu oublié tout ça et bon sang c'que ça fait du bien. Je m'habillais sans trop penser au "rendu", je me sentais plus libre.

Depuis une petite année j'affiche +2/3 à mon compteur et ça ne bouge plus, ça me rend dingue (je sais que nombre d'entre vous doivent me prendre pour une folle, 3 kilos c'est rien), je fais pourtant du sport, je ne bois pas de vin, sauf rares exceptions, je ne goûte pas avec les enfants, je ne déconne pas l'été (même si je m'autorise quelques glaces ou verres de vin), je me dis que ça doit venir de l'année difficile que nous avons passé. Bref tout cela pour dire que je ne suis pas grosse, je ne suis pas moche, je ne vous parle là que de quelques kilos en effet (j'ai longtemps hésité à publier ce billet) mais cela suffit à me bouffer et pourrir la vie. Et ça c'est bien réel.

Je sais bien que le problème ne se situe pas sur la balance mais bien plus dans la tête, j'avais une amie sur Paris qui était ronde et que j'enviais tellement elle était resplendissante, séduisante et bien dans ses pompes et sa tête. Et en fait c'est exactement ça que je voudrais, arriver un jour à être bien dans cette peau qui est la mienne, quel que soit le poids affiché. Vivre sans avoir la tête polluée par ces conneries, m'aimer ou du moins m'apprécier et être indulgente avec mon corps, comme je le serais avec une amie, de m'accepter tout simplement. Mais je doute vraiment d'y arriver ...

Publié dans De vous à moi...

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Z
Bonjour,<br /> Incroyable ce que je me retrouve dans cet écrit. J'ai environ les mêmes proportions de taille et de poids mais je trouve mon corps mal proportionné. Ça m'omnubile tous les jours. J'y pense, j'y repense, je n'arrive pas à m'accepter. Je suis constamment en train de scanner les autres filles en rêvant de leur corps comme du mien...et ça fait des années que ça dure... C'est épuisant et je doute aussi d'arriver un jour à me dire honnêtement: laisse tomber, accepte toi, c'est ton physique.
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O
C'est étrange de te lire comme ça, c'est pas du tout l'image que j'avais de toi : je te voyais plus sure de toi, comme quoi :) c'est aussi très émouvant à lire, et le miroir on se le tend aussi à soi-même en te lisant.
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M
Tu n'es pas la première à me le dire c'est vrai et pourtant ...
V
C'est marrant, parce que je crois qu'il y a pas mal de blogueuses qui ont eu le même genre d'article, non pas que tu les aies copié, c'est juste que ton problème est un problème universel. Et à un certain âge, il se fait davantage ressentir. <br /> J'ai vécu la même chose mais j'ai décidé de m'accepter. Mes grosses jambes, mes varices, mon nez...et merde c'est moi pis c'est tout !
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M
Oulala non tu ne m'as pas offensée pas de souci Virginie, d'ailleurs depuis le mien Madame Parle en a écrit un aussi, universel et éternel le problème en effet :-) Cela dit je ne suis pas aussi certaine que toi que le problème vienne des hommes, il me semble qu'on est assez grandes pour se faire du mal toutes seules, malheureusement :-(
V
Je ne voulais pas t'offenser, j'espère que tu l'as compris, je voulais juste te dire que ce problème était universel parce que malheureusement les femmes ont du mal à accepter leurs défauts physiques, faute à qui ? Hein ? <br /> Ben aux hommes pardi, aux hommes qui regardent les femmes minces, pulpeuses et aux seins rebondis...<br /> Mais nous aussi on existe merde ! ;-)<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Virginie Maman (im)Parfaite
M
Finalement tout comme les articles sur les premiers biberons, l'allaitement, les premiers pas, la rentrée des classes, le centre de loisirs, les vacances ;-)
M
Tiens c'est marrant je te pensais plus grande. <br /> Moi aussi j'ai connu les 48-49 kg mais en photo j'étais moche ... mon poids de forme était à 53 kg mais après la fin de l'allaitement de Chichi je suis montée à 59kg. Je n'ai aucune volonté pour manger moins et comme je ne me sens pas mal dans ma peau bah ça me va, j'accepte d'avoir pris du poids après 3 enfants ( et des crêpes nutnut chantilly ;) )
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M
Putain mais comment on fait pour s'accepter aussi facilement bon sang? J'en rêve de lâcher prise!
F
Bonsoir,<br /> <br /> Désolée mais je n'adhère pas du tout...... en tout cas, je ne peux pas comprendre.<br /> Vous le dites vous même &quot;on me dit que je suis bien&quot;, &quot;je sais que je ne devrais pas&quot;...... après il y a celles qui sont vraiment mal, qui ont vraiment mal, elles savent, elles, que personne ne se retournera sur elles, que le maillot est vraiment interdit, certaines fringues et attitudes également..... alors oui peut être des complexes..... ok, et alors qui n'en n'a pas??? alors s'il vous plait, relativisez avec vos jeans en pagaille, vos paréos et maillots..... j'ai des amies qui souffrent profondément et lire ceci me touche..... désolée.....
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M
Bonsoir FF. Je comprends bien votre point de vue et c'est en partie pour cela que je craignais d'écrire et publier cet article. Je ne manque en aucun cas de respect envers des personnes qui souffrent de surpoids ou d'anorexie, des personnes qui sont malades, c'est un malaise bien différent que je ressens j'en ai conscience. Mais le malaise existe bel et bien. On ne peut pas mesurer ou comparer la douleur des gens. J'ai longtemps refuser d'accepter ce mal être parce que oui j'avais &quot;tout&quot; pour être heureuse, une famille aimante, des parents équilibrés, des amis, un travail, la santé et aucune raison de ne pas être bien dans mes pompes, je trouvais même cela indécent mais il n'est pas question ici de raison mais de ressenti et ça c'est bien réel. Je me fiche de l'avis des autres, si seulement ça ne tenait qu'à ça , le problème est entre moi et moi. Alors je suis désolée si mon article a pu vous choquer ce n'était pas mon but. J'ai seulement fait un constat quant à mon rapport à mon corps et ce manque d'indulgence que je peux avoir.