Mauvaise Mère, un livre troublant.
Mauvaise mère est le récit cru et bouleversant, écrit à la première personne, de Judith, mère adoptive de Mina, avec qui elle n'a jamais pu entretenir une relation apaisée. Mêlant narration et réflexion, il donne à revivre les souffrance d'une mère pleine d'amour, prise au piège d'une situation insoluble.
Mauvaise Mère commence le jour du trente-deuxième anniversaire de Mina. Jour où, pour la énième fois, celle-ci va lever la main sur Judith, sa mère adoptive, parce qu’il n’y a pas de foie gras avec le champagne… Les insultes et les coups fusent alors de part et d’autre.
Judith va alors se mettre en retrait pendant cinq mois au cours desquels elle va revisiter sa vie – tenter de reconstituer le puzzle de ce drame familial, de cet échec. Qu’a-t-elle fait, qu’ont-ils fait, pour en arriver là ? Qui est responsable ?
Mina, abandonnée en Ethiopie à l’âge de quatre mois, arrivée à douze mois en France, dont les traumatismes invisibles se transforment en violence ?
Judith, « mauvaise mère », parce que malgré son amour, elle n’est pas parvenue à rendre Mina heureuse et épanouie dans sa famille d’adoption ?
Lionel, père adoptif, qui va, dès l’arrivée de Mina, subir le chantage affectif de cette enfant qui a déjà « tellement souffert » ? Ou encore Elise, née du couple sept ans avant l’arrivée de Mina, enfant brillante que Mina ne pourra jamais égaler ?
Autour de cette famille qui ne parvient pas à en être une, assistantes sociales, psychologues, psychiatres, médecins et médias gravitent pour renvoyer à Judith l’image d’une mère incapable d’accueillir, de construire, de rendre Mina à la normalité. Capable d’amour, là où l’amour seul apparaît impuissant.
ne adoption qui tourne mal. Elle dépeint une relation mère-fille dont on n'imagine pas une seconde l'existence tant cela paraît absurde de ne pas aimer sa mère quand on est un enfant. D'aller même jusqu'à la détester et la frapper. Après avoir lu les toutes premières pages je me suis dit que la mère était dure, peut être même un peu froide et distante, je ne comprenais pas pourquoi... je n'avais pas lu le synopsis, je suis entrée sans filet dans le roman et petit à petit j'ai senti ce qui se passait et ce qui s'était installé entre les deux femmes, un terrible fossé.
J'ai trouvé le témoignage de Judith Norman captivant et très courageux. Pas simple pour une maman d'oser dépeindre la violence qui existe dans ses rapports avec sa fille, d'avouer ne pas arriver à établir un lien avec elle tout en exprimant sa frustration et sa douleur. J'ai été troublée par leur histoire, parce qu'on ne parle jamais de la difficulté des rapports qui existent dans une famille et encore moins en situation d'adoption. Ce livre à mes yeux parle des limites de l'amour, sentiment qui ne suffit pas à résoudre tous les problèmes, malheureusement.