C'est lui qui m'a fait devenir maman

Publié le par Maman@home, blog de maman

C'est lui qui m'a fait devenir maman

Je suis maman depuis plus de 11 ans, mais je ne suis pas sûre d'être devenue maman au même moment. Quand j'ai eu mon premier enfant j'avais 30 ans, tout rond. On ne peut donc pas dire que j'étais très jeune. En tout cas pas suffisamment pour ne pas savoir ce qui m'arrivait et pourtant... Entre ce qu'on imagine de ce rôle et ce qu'on en fait c'est tout une histoire. Ou plutôt devrais je dire entre ce qu'on imagine et ce qu'on ressent au fond de soi c'est une sacrée histoire.

Quand mon fils est né j'ai pleuré. Pleuré de joie, pleuré parce qu'on avait réussi. Lui et moi. Pleuré parce que j'ai vu mon mari verser une larme auprès de moi. Pleuré parce que j'étais tellement heureuse de faire enfin sa connaissance. Ce petit bonhomme tout près de moi, contre moi c'était mon enfant. Ce petit être que j'avais senti grandir dans mon ventre pendant un peu moins de 9 mois était là, avec nous, enfin.

Je ne crois pas avoir compris tout de suite ce que cela représentait, j'étais déjà très attachée à lui, je l'aimais c'est certain, c'était fort, mais cela ne me semblait pas être un amour de maman, il m'a fallu plusieurs fois me dire et me répéter que ce n'était pas un petit frère mais que j'étais bien sa maman. Etait-ce normal de ressentir ça à l'arrivée de mon bébé. Etrange sensation.

Cela ne m'a pas perturbé plus que ça et puis ça n'a duré que quelques heures, jusqu'à ce que je sois dans la chambre, avec ma famille, le soir venu j'étais sa maman je le savais bien et le regard que je portais sur lui était celui d'une mère pour son fils. Cela ne faisait aucun doute. Même si avec le recul je me rends bien compte que je le suis devenue progresivement, jour après jour. C'est lui qui m'a fait devenir mère, qui m'a révélée.

On entend souvent dire que c'est inné, qu'il suffit de mettre au monde son bébé pour être maman, mais je ne crois pas que ce soit si évident que cela pour tout le monde. C'est une expérience si forte, émotionnellement et physiquement qu'il faut parfois un peu de temps pour redescendre sur terre, pour appréhender ce nouveau rôle. Il faut le temps d'ajuster ce nouveau costume, faire quelques petites retouches dans sa tête, se familiariser avec cette nouvelle peau avant de se sentir à l'aise avec.

Une fois les ajustements faits tout s'enchaine, on trouve les gestes, les mots, le ton et toute la douceur qu'il faut pour accueillir et protéger ce petit d'homme, cet enfant qu'on a désiré et tant attendu. Ce n'est que là qu'on se dit qu'on est sa maman, parce qu'on est capable et prête à tout pour lui. A tout.

Je crois que c'est ça être maman.

 

 

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- Cathnounourse

- Les Carnets de Nommerciniac

 

 

 

 

 

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P
Moi, j'ai trop flippé parce que tout au long de ma grossesse je me suis sentie détachée. Je parlais pas à mon ventre, j'y touchais pas, je me dégoûtais juste d'être devenue cette grosse chose qui se traînait. J'avais peur que ces années à ne pas vouloir d'enfants c'était prémonitoire, que j'avais fait une groooooosse bêtise en cédant au Doc. Les dernières semaines, je ne voulais plus accoucher, je ne voulais plus tout ça, je voulais revenir en arrière... Et puis j'ai accouché. Tout mon amour propre s'est envolé dans cet accouchement pendant lequel j'ai vomi tripes et boyaux. Il a fini par sortir, il est revenu avec son père qui, lui, avait bien bien l'habitude des bébés et me disait &quot;il est moche il est moche&quot;. J'avais encore les pattes dans les étriers, des trucs qui dégoulinaient d'entre mes jambes et j'ai pris une bouffée d'amour d'enfer! Les larmes sont montées toutes seules! Déstabilisant ce sentiment!<br /> Pourtant, les 2 premières années, j'avais encore cette impression d'être emprisonnée (j'étais une célibataire bien indépendante). C'est Gaby, le Troll2, qui, sans avoir déclenché la même vague que son frère à la naissance, a définitivement enterré la célibattante. En fait ce sont mes 2 trolls qui m'ont rendue maman. Le 1er a ouvert la voie, le second m'a passé l'envie de regarder en arrière!<br /> Ca va toi?
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M
Comme je suis contente de te lire Punisheuse tu me manques tu sais, tes dessins, ton humour mais toi surtout, nos échanges... bouuuh C'est fort ce que tu racontes là en tout cas, c'est même dingue que tu aies eu envie d'un second enfant tant la première grossesse a dû être longue et douloureuse en ressentis psycho. Comme quoi qu'on ne nous parle pas d'inné là dedans !!! Bises
E
Très bel article, j'ai exactement le même ressenti ...
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M
Et voilà comme quoi ce n'est pas une si grande évidence pour toutes !
O
Tu as si raison de dire que ce n'est pas évident pour tout le monde et qu'être maman, et bien ça s'apprend, tous les jours un peu plus.<br /> Moi je me rappelle de la naissance de ma fille, j'ai eu l'impression de sentir un nouveau coeur naître rien que pour l'accueillir elle et tout l'amour que je porte pour elle.
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M
C'est super beau ce que tu dis là Oum.
F
Ma fille est née alors que j'avais 33 ans (donc, on pourrait penser que j'étais prête, du moins, sur le papier)<br /> Mais sa naissance a provoqué un véritable cataclysme ... Je n'ai pas pleuré quand je l'ai vue, je n'ai pas ressenti cet amour inconditionnel et instantané. Je t'épargne (je me permets de te tutoyer) le baby blues fulgurant ; il est clair que je n'étais pas de ces mamans auréolées de cet amour maternel si évident pour certaines.<br /> Il m'a fallu du temps pour comprendre et accepter qu'elle soit &quot;une&quot; et non pas une prolongation de moi ; qu'il fallait que nous fassions connaissance ; qu'il fallait que je réalise que je devenais maman tout doucement ; que je n'aie plus honte de ne pas être submergée de cet amour dit inné.<br /> Aujourd'hui, j'aime ma fille plus que tout. Et je crois que, comme dans les histoires de cœur, certains ont le coup de foudre, mais d'autres tombent amoureux tendrement, doucement, sûrement, et de la manière la plus sincère qu'il soit.<br /> Ma fille et moi, on est de ce type là :-)
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M
Merci de ton témoignage je trouve ça très intéressant que quelqu'un en parle car non ce n'est ps inné et non ce n'est pas atroce que de ne pas ressentir &quot;ce truc là&quot; immédiatement, même si j'imagine que tu as dû en choquer plus d'un.
S
Oh qu'il est doux ce billet, j'ai versé ma larmiche tiens, émotion du soir bonsoir !!<br /> Idem pour moi, ça n'est pas venu &quot;de suite&quot;, j'ai eu un baby blues carabinée pour Minimi. Et comme je l'ai eu dit dans un article, je grandis avec eux, c'est eux qui ont fait de moi une maman !!!
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M
POur lui j'avais fait un mummy blues, je ne sais pas si t'en as déjà entendu parler mais c'est pendant la grossesse (truc costaud) puis un baby blues en effet... moi aussi j'ai versé mla larme en l'écrivant ;-)