Cris et crises c'est pas simple tous les jours
Petit Loulou, 5 ans, a un caractère bien trempé mais est aussi et surtout un enfant très sensible, je ne compte plus le nombre de fois où il a été victime du spasme du sanglot quand il était tout petit. La première fois que c'est arrivé nous ne savions pas de quoi il s'agissait et nous avons été pris de panique. Il pleurait de plus en plus fort puis a arrêté de respirer et a ses lèvres qui sont devenues violettes.
On se demandait ce qu'il avait pu avaler ou s'il y avait eu un problème avec le biberon, ni une ni deux nous sommes allés aux urgences. C'est là bas qu'on nous a expliqué que certains enfants très sensibles pouvaient réagir de la sorte, certains même peuvent tomber dans un petit coma. Flippant. Mais il ne faut pas pour autant céder et se dire que ça va passer. Plus facile à dire qu'à faire, mais d'après les pediatres si on commençait à faiblir on ne s'en sortirait pas. Le coup du chantage en fait.
C'était très impressionnant à voir, c'est comme si l'enfant s'étouffait, le visage change complètement d'expression et surtout il devient rouge avec des lèvres violettes puis blanches, l'horreur pour des parents en résumé. Puis avec le temps les crises se sont espacées. Chouette.
Oui mais non pas si chouette car elles ont laissé place à des caprices, du type "je me jette par terre" ou même quelques fois "je tape mes parents"je n'avais jamais vécu ça avec mon fils aîné et j'ai été surprise de voir que mon fils se comportait ainsi puisque je pensais l'éduquer correctement. Les seules fois où j'avais été témoin de ce type d'agissements c'était en grande surface "chez les autres" ou dans l'émission de Super Nanny, ce qui me faisait bondir "mais bon sang que font les parents?!"
Et voilà j'étais de ces parents là, de ceux qui ne peuvent calmer la crise de leur enfant, quelle que soit ma technique. J'avais beau prévenir, annoncer ce qui allait se passer, menacer de punition et la tenir ça ne changeait rien, il s'en moquait. L'angoisse. Je me suis questionnée et remise en question évidemment, impensable de me dire que ce petit mec était mauvais. J'ai pensé que peut être il manquait de temps avec nous (j'avais repris le travail) de vrais moments à deux, même courts mais uniquement avec lui.
Nous avons mis en place un rituel le soir, la fameuse petite histoire une fois couchée et très vite tout est rentré dans l'ordre, c'était donc juste ça. C'est finalement bien toujours de notre fait, leurs comportements sont je crois à chaque fois une réaction à quelque chose qui ne va pas, qui ne leur convient pas, mais ils ne savent pas toujours comment l'exprimer.
Depuis quelques temps il y a du nouveau, nous sommes face à de nouvelles crises, fortes et déroutantes. Il se braque, il a toujours eu du mal à faire face à la frustration mais là il se fâche très fort, il tape les murs et portes, crie et s'auto punit. il file de lui même sur la marche d'escalier "bon ben moi je suis punie de toute façon, je suis pas gentil", il va même jusqu'à chiffoner ou déchirer un dessin qu'il vient de faire ou mettre à la poubelle un jouet. On a beau lui dire que c'est lui qu'il punit en faisant cela rien n'y fait.
La première fois je suis restée complètement scotchée, j'avoue que ça m'a fait mal de le voir comme ça, je n'ai même pas pu me fâcher, je l'ai laissé crier, s'exprimer et sortir sa colère, et j'ai tenté de réfléchir avant d'agir. Avec les cris stridents ce n'est pas simple je vous assure, il a finit par me taper. Là je lui ai dit non et je l'ai dirigé dans sa chambre mais il a tout fait valser il a donc atterit dans les toilettes et on s'y est enfermé, là au moins il n'y avait rien à jeter. Je l'ai questionné et je l'ai écouté.
Je lui ai demandé ce qui le mettait en colère, ce qui n'allait pas, pourquoi il avait envie de me faire mal "de toute façon je m'en fiche si je te fais mal", ce qu'il faudrait faire pour qu'il soit content "je veux décider", que ce n'était pas possible qu'il était un enfant, qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait tout le temps, que moi aussi je faisais des choses qui ne me plaisaient pas, que parfois je préférerais jouer que de faire le repas et j'ai eu le droit à "de toute façon vous êtes mieux sans moi, vous m'aimez pas". Aouch.
Peut être l'ai je trop écouté, peut être aurais je du sévir et le punir mais son comportement ressembalit tant à une souffrance que je n'ai pas pu, je lui ai dit qu'on l'aimait, que même s'il n'était pas sage on l'aimait, que même si on le punissait on l'aimait, que ça ça ne changerait jamais. Il s'est un peu calmé mais sur le chemin de l'école pour l'après midi il a refait une crise, impossible de lui mettre ses chaussures, il a crié et pleuré. Une fois à l'école il ne voulait plus me quitter et rester à la maison.
D'autres crises ont suivi, cela s'est étalée sur une dizaine de jours, encore une fois je me suis questionnée, cela ressemblait fort à un malaise, pauvre Petit Loulou avait un truc qui n'allait pas mais ne savait pas l'exprimer. Un soir nous avons discuté avec lui, juste son papa et moi, nous lui avons dit que nous l'aimions fort qu'il n'avait pas à en douter, que nous avions peut être beaucoup accordé de temps à son frère mais qu'il savait pourquoi, il a perdu son papa et il est très triste.
Depuis j'ai essayé de passer du temps de qualité avec lui, d'écouter ses histoires de star wars plus attentivement, de le féliciter sur ses coloriages quitte à en faire trop, de le motiver à me faire de beaux dessins et les afficher dans le bureau, de le valoriser encore et toujours. Peut être l'avons nous un peu négligé sans nous en rendre compte ces derniers mois, ce ne serait pas complètement dingue d'ailleurs, nous avons en effet concentré beaucoup de notre attention sur Petit Chou.
Je croise les doigts tout cela a l'air de s'être calmé, il semble plus apaisé, on a l'impression qu'il sent la colère monter et que ça ne va pas plus loin, plus de cris et de coups sur les murs, mais on reste sur le coup ...
Vous avez connu des épisodes de ce genre vous aussi, comment avez vous géré ?