C'est le métier qui rentre...
Je suis assistante maternelle agréée depuis la fin du mois d'octobre. J'ai accuilli mon premier petit pensionnaire fin décembre et le second mi janvier. Un petit R. de 11 mois et une petite C. de 3 mois. J'ai pris cher. Très cher. Je crois que j'avais idéalisé le boulot. Un peu. Beaucoup. J'ai tout de suite aimé prendre soin d'eux, échanger des sourires, leur chanter des chansons, aller les balader... mais et oui il mais. Ce à quoi je n'avais pas pensé, en tout cas pas assez c'est que deux bébés ça pleure, c'est dur à gérer et c'est un gros travail. Bien sûr je ne les ai pas tous les jours ensemble mais ça arrive et croyez moi quand c'est le cas c'est du 11h-11h30 par jour. Aouch.
Alors oui j'ai pris ma claque, j'ai d'abord été sur un nuage parce que je les avais un jour de ci de là, tout se passait bien, j'avais la pêche, j'étais heureuse c'était cool et puis le petit R. a commencé être de plus en plus exigeant, ronchon, jaloux de la présence de la petite C. ils ont enchainé les rhumes, les vomissements et du coup les siestes entrecoupées et les pleurs. J'ai eu du mal. Du mal parce que ce n'est pas comme ça que j'avais imaginé les choses, et oui on se fait toujours une sorte de scénario dans la tête évidemment.
Je n'avais pensé qu'aux moments d'échanges, d'éveil, de câlins, de repas, de jeux et rires, je pensais que les pleurs seraient rares, juste en cas de chute, de fatigue ou de faim enfin je crois que je n'y ai même pas réfléchi d'ailleurs... Je n'avais pas songé qu'ils pouvaient se gêner l'un l'autre, ni à la jalousie éprouvée par le premier arrivé à la maison, j'ai vu le petit plus grand qu'il n'était or c'est aussi un bébé du haut de ses 11 mois. Un enfant qui réclame tout autant d'attention que l'autre.
.Aujourd'hui, après 2 mois d'expérience, je peux dire que je commence à prendre mes marques, j'ai eu besoin d'un temps d'adaptation, il se trouve que je ne viens pas du milieu de la petite enfance du tout et passer de responsable de la communication à assistante maternelle c'est un sacré grand écart. Qu'est ce que je croyais ? Que ça se ferait aussi facilement ? Il faut déjà un peu de temps pour s'adapter lorsque l'on change d'entreprise alors de métier imaginez !
Je ne me suis pas demandé si j'avais commis une erreur en changeant de voie parce que je sais que c'est ce que je veux faire, j'ai pensé que "peut être" j'avais mal choisi l'âge de mes petits pensionnaires, que je n'étais
pas capable d'accueillir deux enfants aussi jeunes, qu'il me faudrait me séparer de l'un d'entre eux pour y aller plus progressivement... et puis j'ai trouvé comment les gérer, tous les deux, ensemble.J'ai appris à les connaître, je gagne du temps désormais parce que je sais de quelle façon ils vont réagir, ce qu'ils aiment ou non, leurs petites habitudes, je n'angoisse plus à l'idée d'en entendre un pleurer, je sais que je fais ce qu'il faut, je ne me sens plus dépassée. Eux aussi se sont découverts et apprivoisés, ils ne sont plus affolés quand ils entendent l'autre pleurer, tout le monde trouve ses répères petit à petit et tout se câle gentiment dans cette maison qui finira vraiment pas ressembler à la maison du bonheur comme je le souhaite... une maison pleine de douceur.
- J'suis une peste et j'assume