Vivre H24 ensemble bonheur ou douleur ?
Cela fait 10 ans que chéri-chéri fait partie de ma vie. Nous avons d'abord travaillé ensemble, (c'est d'alleurs comme ça qu'on s'est connus), avons été au chômage ensemble (même boîte, même sanction), puis nous avons partagé notre temps sous le même toit, lui en freelance, moi en congé maternité, autant dire que vivre ensemble, H24, on sait ce que c'est. Ce n'est pas ce qu'on préfère, mais on y arrive et ce n'est pas le cas de tout le monde, pas simple de supporter le conjoint au quotidien. D'autant que nous avons des caractères bien trempés tous les deux, surtout lui bien sûr.
Après cela nous avons retrouvé un rythme plus classique, lui au boulot, moi à la maison avec Petit Loulou puis nous deux au boulot, à l'extérieur je veux dire car maman@home c'est aussi du boulot, qu'on se le dise. Depuis 9 mois c'est lui au boulot, à l'extérieur donc, et moi au boulot @home puisque je suis devenue assistante maternelle. Plus personne n'empiètait donc sur l'espace de l'autre jusqu'à ce que Monsieur ait la bonne idée de se péter la clavicule - verdict : arrêt de travail près de 3 mois. Grrr. Arfff. C'est un peu ce qui m'est venu en tête après un chouilla d'empathie quand même parce que oui c'est vraiment très douloureux.
Mais comment allait on supporter de vivre H24 sous le même toit, ça faisait si longtemps que ça ne nous était pas arrivé, d'autant que là je devais bosser et que les vacances scolaires débutaient. L'enfer nous attendait donc. Au final, après 2 mois et demi, on est toujours en vie et ensemble. Ca a été compliqué je dois bien l'avouer mais ce qui l'a surtout été c'est d'avoir travaillé avec lui à la maison. Il a eu du mal à se sentir chez lui avec tous ces enfants, lui qui devait et pouvait se reposer ou aurait pu en temps normal.
Pas évident de supporter les pleurs, les cris, que ce soit de joie ou non, des petits, l'odeur du caca à la maison parce que soyons clair forcément on passe aussi par là, de "faire avec" leurs siestes pendant lesquelles on doit gérer le bruit et éviter l'étage, mais aussi se "mettre à l'abri" le soir quand les parents viennent chercher leur enfant si on veut être tranquille. Tout cela a fait que chéri-chéri s'est moyennement senti chez lui. Et puis j'avoue que les premiers jours j'avais du mal à l'avoir "dans mes pattes", moi qui avais une organisation bien huilée avec "mes petits pensionnaires", sa présence chamboulait mon programme et me gênait.
Après quelques temps on a trouvé notre rythme, j'ai géré les choses un peu différemment avec les enfants pour lui faire davantage de place, histoire qu'il se sente mieux et surtout pas "de trop", on a profité de repas en tête à tête, de balades même parfois avec les petits qui adorrrent chéri-chéri, de temps à deux lors de mes journées off, on a fait des choses qu'on ne peut en temps normal pas faire puisqu'il travaille et que le week-end nous sommes à 4 la plupart du temps. Et puis quel bonheur de pouvoir disposer de son conjoint à toute heure pour discuter, bricoler ou pour le reste ;-)
Le bilan de ces presque 3 mois est pour moi trè!s positif, j'ai passé du bon temps avec mon amoureux, on s'est retrouvé, parfois chamaillé aussi mais ainsi va la vie, je note que j'ai surtout beaucoup apprécié d'avoir du temps avec lui, à deux, que nous avons eu des échanges de qualité parce que effectués dans le calme, que nous avons profité ensemble du temps, je parle ici de celui qu'on a quand on ne subit pas de pression et qu'on peut laisser le temps au temps, je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire... J'ai ressenti une espèce de bien être, nous n'étions plus dans le speed comme nous le sommes la plupart du temps. Tout était un peu plus ralenti et ça c'était génial. J'ai aimé être tout à ses côtés et je crois que je vais avoir un petit pincement au coeur quand il va reprendre le chemin du travail...