Je n'ai pas sombré ...
Les deux premiers mois de l'année ont été assez spéciaux pour moi. Je me suis cachée, je suis restée la plupart du temps terrée chez moi et plus particulièrement dans ma chambre où je me sentais protégée, comme dans un cocon. Je ne sortais que pour aller récupérer des courses au drive, très rapidement ou pour des rendez-vous liés à la succession et chercher mes enfants à l'école. Et c'était bien suffisant, déjà sacrement difficile pour moi de mettre un pied dehors. Je n'avais qu'une hâte ensuite, retrouver ma chambre, ma couette et mon ordi, ou une activité avec les enfants quand ils étaient là.
J'avais conscience que ce n'était pas très "normal" mais je m'en moquais, c'est comme ça que j'avançais, impossible de faire autrement, le "monde extérieur" m'agressait, je ne voulais croiser personne, pas envie de parler, je crois que je n'ai jamais autant baissé la tête pour éviter de croiser le regard des parents au collège ou à la maternelle. J'ai boudé mon téléphone aussi, je n'ai répondu que très rarement, je m'excuse d'ailleurs pour la famille et les copines que je n'ai pas rappelées.
J'étais dans une espèce de bulle. Une bulle qui m'a fait un bien fou mais une bulle qu'il me fallait quitter et vite car on peut très vite se faire prendre à ce piège de sauvage et sombrer en se coupant du monde. J'en avais conscience mais il m'a fallu attendre d'être prête. Je n'ai rien voulu précipiter, je ne faisais de mal à personne, j'étais là quand mes enfants avaient besoin de moi, j'ai juste pris du temps, LE temps dont j'avais besoin.
Je suis sortie de ma bulle par la force des choses pendant les vacances scolaires. Ces vacances me faisaient un peu peur je dois bien l'avouer mais je tachais de ne pas trop y penser "on verrait bien". Au final ces vacances m'ont fait un bien fou, les enfants m'ont fait revivre j'ai presque envie de dire, du moins ils m'ont fait renouer avec la vraie vie, avec l'extérieur. Et c'est petit à petit que je suis sortie de la maison à nouveau.
Depuis la rentrée j'ai décidé de retrouver une activité physique, elle aussi arrêtée depuis 2 mois, ainsi qu' une alimentation saine. Terminé les paquets de bonbons, les magnum ou autres cochonneries mangées n'importe quand dans la journée, à croire que j'avais décidé de m'abîmer. Il paraît qu'on se jette sur les sucreries quand on se sent vide, je crois que c'était le cas pour moi en effet.
Aujourd'hui je me sens mieux et je suis ravie d'avoir repris la main sur ma vie, je retrouve certaines sensations oubliées, les courbatures bien sûr mais aussi le plaisir de sortir, de profiter du soleil, de discuter avec les autres, je ne me suis pas complètement retrouvée je le sais mais j'ai fait un sacré pas, le plus dur je crois alors dans quelques temps je n'aurai plus du tout besoin de me retrouver dans ma chambre, en pleine journée, en semaine enfoncée sous la couette.
Laisser le temps au temps... c'est comme ça que je gère mon deuil.