Résultat du test : mon fils est un enfant à très haut potentiel ...

Publié le par Maman@home, blog de maman

Crédit Photo : http://zebre-a-carreaux.com/entreprendre-le-droit-a-lerreur/

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Fin Septembre je vous parlais du sentiment de l'institutrice concernant Petit Loulou, 6 ans, en CP depuis Septembre et dont elle nous avait fait part lors d'un rendez-vous. Elle avait évoqué l'idée qu'il puisse être à haut potentiel et nous avait proposé de lui donner davantage de travail en classe de façon à ce qu'il ne s'ennuie pas, tout en nous conseillant de le "faire tester". Nous avons rencontré depuis une psychologue qui a pu lui faire passer une évaluation, le fameux test de QI et le verdict est sans appel : notre fils n'est pas un enfant à haut potentiel mais à très haut potentiel, c'est comme ça qu'on appelle les enfants ayant un QI supérieur à 140.

Voilà voilà voilà, ça c'est fait. Je ne vous explique pas la douche froide. La veille de l'évaluation nous nous disions encore avec chéri-chéri à quel point nous n'y croyions pas une seconde pour telle et telle raison. Impossible. Impensable. Pas envie d'y croire sans nul doute. Alors attention je ne suis pas entrain de dire que c'est une catastrophe ou que c'est atroce, loin de là, d'après la psychologue c'est même une chance, mais je ne peux pas non plus dire que je partage son avis à 100%.

L'intelligence n'est pas une maladie évidemment, c'est même un cadeau et c'est en cela que les gens imaginent de prime abord que c'est une chance inouïe que d'être à haut potentiel, un peu comme moi il y a quelques semaines encore. Sauf que le fait d'être à haut potentiel ne signifie pas que l'enfant est particulièrement intelligent ou plutôt si et c'est le terme "particulièrement" qui est intéressant et qu'il faut retenir. En effet l'enfant a de grandes capacités intellectuelles et capte rapidement les choses, mais cela veut surtout dire qu'il a un mode de fonctionnement, de pensée et de réflexion différent. C'est en cela que nombre d'enfants HP rencontrent des difficultés scolaires, parce que le système éducatif n'est pas adapté à leur "logique".

 

Crédit Photo : http://www.lesoir.be/735685/article/victoire/2014-12-16/haut-potentiel-ces-esprits-decales-qui-boostent-societe

Crédit Photo : http://www.lesoir.be/735685/article/victoire/2014-12-16/haut-potentiel-ces-esprits-decales-qui-boostent-societe

L'enfant à haut potentiel n'est pas un petit génie, il n'est pas intellectuellement supérieur ou surdoué comme on aimait à le dire il y a quelques années. Il a "simplement" une aisance à s’approprier des connaissances par ses propres moyens du fait d'une grande curiosité, comme la lecture qui met bien souvent les instituteurs sur la voie. Plus que quantitativement plus intelligent, il a surtout une intelligence qualitativement différente, on parle de pensée en arborescence chez eux (une idée en entraînant une autre très rapidement) et de pensée séquentielle chez nous. Il est "câblé" différemment en quelque sorte.

Je vous disais plus haut que je ne partage pas l'avis de la psychologue quand elle nous a parlé de chance. Bien sûr que ce n'est pas une tare  et tous les les enfants HP ou THP ne rencontrent pas de difficultés scolaires, d'autant moins quand on a identifié la situation et qu'on est à même d'être à l'écoute et d'anticiper les éventuels problèmes. Mais qui dit enfant à haut potentiel dit enfant avec des capacités sensorielles au dessus de la normale, quand la psychologue nous expliquait cela on avait l'impression qu'elle parlait d'un super héros avec tous ses sens particulièrement développés et en éveil.

Ce sont des enfants dotés d'une immense sensibilité, avec une émotivité exacerbée, qui ont la capacité de ressentir avec une acuité extrême les émotions des autres, les soucis de papa, le mal être de l'institutrice ou le fait qu'elle ne l'aime pas. Le Professeur Revol, chef de service en neuropsychiatrie de l’enfant à Lyon, les a d'ailleurs baptisé les enfants sentinelles. Et qui dit hypersensible dit aussi difficulté à gérer ses émotions. Petit Loulou a énormément de mal à gérer sa frustration, les refus et le fait de devoir attendre (il veut tout tout de suite) et se met en colère très facilement et très fort. Il ne supporte pas les contraintes, les gestes du quotidien sont pour lui une perte de temps, comme se laver les dents ou se mettre en pyjama et c'est à chaque fois un véritable calvaire pour le faire obéir.

Les crises de nerfs sont régulières à la maison et rien ne sert de le prendre de façon frontale au contraire cela ne fait qu'empirer la situation, il se braque, crie ou se jette par terre. Il faut tout expliquer, justifier et recommencer dès le lendemain comme s'il avait oublié. Impossible de simplement  lui dire "c'est comme ça je suis ta mère tu ne discutes pas", c'est totalement stérile et la psychologue nous l'a déconseillé. Les choses pour lui doivent avoir du sens. Il est donc bien plus constructif de prendre le temps de lui expliquer pourquoi il est nécessaire de se brosser les dents par exemple, il paraît que ça finit par rentrer... Avec Petit Loulou tout est également prétexte à négociation, la douche qu'on peut zapper, la chambre qui n'a selon lui pas besoin d'être rangée, il argumente sans cesse, pour la moindre petite chose sans importance, il veut le contrôle, c'est aussi pour cela qu'il n'accepte pas les règles.

Mais plus que les autres enfants encore l'enfant à haut potentiel a besoin de cadres, qu'on lui fixe des limites puisque c'est un enfant insécure. C'est sa compréhension du monde qui le rend anxieux. Nous devons, nous parents, être capables de l'envoyer se coucher ou mettre la table et ne pas lâcher l'affaire, sinon comment le rassurer et faire en sorte qu'il se sente protégé s'il se rend compte qu'on n'arrive même pas à avoir "le dessus" sur lui pour des choses aussi simples?

Source : http://www.cogitoz.com/PI.aspx?PLinkId=30&PT=100

Source : http://www.cogitoz.com/PI.aspx?PLinkId=30&PT=100

Une chance inouïe donc ? Pour moi, maman, je ne dirais pas ça non, c'est épuisant, j'ai même parfois l'impression de devenir complètement dingue, tant il me pousse à bout et ne lâche rien (pour papa c'est pareil). Que de prises de tête. Combien de fois ai-je pensé "mais bon sang il est intelligent il devrait comprendre :

- que ça ne sert à rien de négocier, puisque je ne cède pas.

- que ça prendrait moins de temps d'accepter tout de suite de faire ce que je lui demande.

- qu'il va finir par se faire punir ou disputer. Mais non ce n'est pas comme cela que ça marche. Malheureusement. Les moments de douceur sont rares.

Une chance inouïe pour lui ? Je ne sais pas trop encore, la psychologue nous a dit qu'il n'allait pas tarder à s'ennuyer si ce n'était pas déjà le cas sans qu'il en ait conscience. Pour le moment il reste en CP, il s'y sent bien, adore ses copains et la maîtresse qui s'occupe bien de lui et est une personne bienveillante. Nous souhaitons qu'il garde cet équilibre, nous devons également gérer son traitement en hormone de croissance (imaginez comme il apprécie cette nouvelle contrainte quotidienne), chaque chose en son temps. Un équilibre est si difficile à trouver.

Nous devons y aller petit à petit, ne rien brusquer, retrouver un peu de calme et de sérénité, nous remettre en question, nous adapter, trouver un nouveau mode d'éducation*, c'est évidemment plus "facile" d'élever et d'éduquer un enfant "facile", même si aucun parent n'a jamais le mode d'emploi, mais nous trouverons et même s'il y a des couacs, parce qu'il y en aura encore et encore, nous ferons tout pour qu'il se sente compris, toujours, mais surtout soutenu parce que c'est primordial. Voilà un nouveau défi que nous ne pouvons qu'accepter mais il est vrai qu'après le TDAH de Petit Ado nous aspirions à un peu plus de tranquillité. Ainsi va la vie :-)

 

* si vous êtes parent d'enfant HPI ou THPI n'hésitez pas à partager les choses qui fonctionnent bien pour réussir à se faire entendre, à calmer les crises, en terme d'organisation... je suis toute ouïe évidemment.

 

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Q
J'ai repensé à ces colères que les parents semblent vouloir endiguer. Cela me semble vraiment vache. <br /> Si je ne me trompe, il n'y a qu'avec vous que votre enfant "pique des crises". Un THPI s'adapte immédiatement à son interlocuteur quitte à endosser une personnalité complètement différente de la sienne, pour se protéger. Avec vous, il se lâche. C'est dur vous savez, c'est très dur. On est décalé, on est rejeté, on vit dans un monde bizarre, on se croit fou (vraiment), on est seul, ... Laissez-le piquer des crises. Dites-lui que ce n'est pas bien, mais laissez-le piquer des crises. Il en a besoin, il doit relâcher la pression. <br /> Enfant,je piquais effectivement des crises monumentales. Je ne l'ai jamais fait en dehors du cercle familial. Ma famille réagissait plutôt par : "ça y est ? Tu as fini ? tu te sens mieux ? Parfait." Et je l'en remercie. En général, les crises survenaient parce que je n'avais pas eu ma dose de solitude quotidienne. C'est indispensable pour se réparer et se réajuster. C'est un exercice qui l'accompagnera toute sa vie et prendra de plus en plus de place. Il a besoin d'être seul pour se réparer. De solitude et de silence. Enfant, pour ma part : trois heures par jour minimum, parfois plus.<br /> Fixez-lui des règles claires. Ca, ce n'est pas négociale, ça c'est ouvert. Le parent, c'est vous, l'enfant, c'est lui. Et il a besoin d'un cadre auquel se référer, dans lequel se réfugier.<br /> Mais par pitié, laissez-lui de la liberté. Laissez-le assouvir sa curiosité, elle est immense. Laissez-le découvrir le monde, lâchez la longe et soyez-là lorsque le monde le blessera. Ne cherchez pas à comprendre avec la tête, comprenez avec le coeur. Le coeur, c'est une arme thermonucléaire : rien ne lui résiste. Oubliez votre projection du parent parfait, cela n'existe pas : soyez un parent imparfait. Et ne faites pas de sa qualité de THPI une montagne, ou un motif de fierté : il n'y a vraiment pas de quoi. Pensez à lui : c'est lui qui va porter ce fardeau toute sa vie. Et il finira seul, comme tous les THPI, enfermé comme un ermite, comme tous les THPI... Aidez-le, aimez-le. ¨Pour que son ermitage ne soit pas celui de la folie...
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M
Bonjour. Mon article a 7 ans. Mon fils a aujourd'hui 13 ans et tout se passe globalement bien. A part quelques crises de pré adolescence. Il a toujours du mal à gérer ses émotions mais on y travaille. Rien à voir avec ces crises d'enfant. Quant à l'ouvrir sur le monde... je ne lui trouve pas un grand appétit ni une vaste curiosité sorti des jeux en réseau ... Je pensais puisque cela fait partie du profil des HPI ET THPI, pas lui apparemment :-)
Q
Je complète mon post précédent.<br /> En revanche, c'est certain : le monde est une fête à laquelle je ne suis pas conviée. Vous êtes derrière un miroir sans tain : je vous vois, je vous entends, je vous sens ; vous ne me voyez pas, vous ne m'entendez pas. Mais de mon côté du miroir, les couleurs sont plus belles et les sons plus vifs, il n'y a ni mur, ni frontière, ni limite...<br /> « C'est mon corps qui va à leur assemblée et qui vit de leur vie. Mais mon cœur est enfoui dans un profond sépulcre et la pierre est scellée. Et jamais ce Lazare ne trouvera de sauveur pour le ressusciter. » (Alexandra David Neel).<br /> C'est comme ça, ce sont les cartes qui nous ont été distribuées. Et dire que certains rêvent d'être THPI...
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M
Bonjour Quelqu'un, je trouve vos commentaires magnifiques, merci de votre passage "chez moi" :-)
Q
Pour ma part, je suis THPI (TTTHPI, même si vous voulez tout savoir). <br /> Et mon expérience est qu'il suffit de se montrer extrêmement exigeant sur certains points en posant un cadre de vie strict à ne pas dépasser et laisser une liberté totale sur tout le reste. Il pique une crise ? Bah, il pique une crise et puis voilà. A 3 ans, je prenais mon bain toute seule, dès l'âge de 5 ans, je préparais le petit déjeuner de toute la famille (parents et 7 enfants tous THPI), à 8 ans, je gardais seule mon neveu et je faisais la cuisine. Et je LISAIS, je LISAIS, je LISAIS. Tout ce qui me tombait sur la main dans la plus grande liberté. Et quand je voulais rester seule, tout le monde me foutait la paix comme je le faisais pour les autres dans les mêmes circonstances. Il n'existait RIEN pour nous aider. Nous avons dû apprendre seuls à vivre parmi les neurotypiques et/ou les HPI, et à tout gérer : compenser l'écart, traiter la multitude d'informations qui nous submergent. Et surtout gérer TOUS ces gens qui attendent qu'on les prenne EN CHARGE. Et ça, ça, c'est EPUISANT.<br /> Ma chance a aussi été de rencontrer ma meilleure amie, THPI aussi. Si vous n'êtes pas THPI, votre enfant peut avoir besoin de rencontrer des pairs. Il existe des associations / groupes de paroles régionaux. Pour ma part, je suis désormais suivie dans une structure spécialisée en hôpital. Il n'y en a pas beaucoup, mais il en existe
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H
Bonjour, je suis à la recherche d’un site, blog, livre qui traite expressément des enfants à TRÈS haut potentiel. Je suis au bord de la folie avec le plus jeune de mes fils, qui a été décelé à très haut potentiel. Je me retrouve dans votre descriptif, lui-même (9 ans) en souffre beaucoup. Ses crises l’épuisent, m’épuisent, épuisent sont frère. Avec le papa, il en fait peu, et à l’extérieur non plus. Je ramasse TOUT. Nous développons des stratégies mais qui fonctionnent toujours que très peu de temps, et qui sont aussi épuisantes pour moi car je marché constamment sur des œufs. J’adorerais donc pouvoir partager ou lire sur le thème… merci beaucoup. Je suis en détresse car finalement personne ne le comprend ni me comprend vraiment
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M
Bonsoir Helena,<br /> Avez-vous consulté un(e) psychologue ? Celle qui a testé notre fils l'a suivi quelques temps pour l'accompagner au mieux dans cette "révélation". Des livres j'en ai quelques uns à vous conseiller, que je viens de ressortir de mon placard :<br /> - Toi qu'on dit surdoué, Claire GRAND<br /> - J'aide mon enfant précoce, Docteur Anne Gramond-Docteur Stéphane Simon (un guide pratique).<br /> - L'enfant précoce aujourd'hui, Monique de Kermadec (Questions de parents)<br /> - Les enfants surdoués 100 questions/réponses, Charlotte Parzyjagla<br /> - 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel, Dr Olivier Revol, Roberta Poulin et Doris Perrodin.<br /> <br /> Je vais les feuilleter de nouveau, une petite piqûre de rappel ne me fera pas de mal, mon fils aujourd'hui âgé de presque 13 ans a encore parfois bien du mal à gérer ses émotions et a davantage l'impression de les subir. Bon courage.
S
Bonjour Thibault on avait essayé cette histoire de code mais sans succès..
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