Comme à chaque rentrée je vais devoir présenter mon fils ...

Publié le par Maman@home, blog de maman

Crédit Photo : http://blogs.adobe.com/presenter/tag/video-screen-capture

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Bon alors nous y voilà, une fois encore. Une rentrée de plus à gérer. Une rentrée où il va encore falloir rencontrer le professeur principal pour expliquer "qui" est mon fils, de façon à ce qu'il n'y ait pas de malentendus. Depuis que Petit Ado est en CM1 je passe par la case "rendez-vous dès la première semaine" avant qu'il n'arrive quoi que ce soit. Avant cela c'étaient eux, les enseignants, qui nous convoquaient, très rapidement d'ailleurs, on appréhendait chaque rentrée pour cette raison "que vont ils encore nous dire?" Maintenant qu'on" sait" j'anticipe. A chaque fois Petit Ado est mal à l'aise, je lui demande toujours son accord avant de le faire évidemment mais il n'aime pas ça, il voudrait être "normal" comme il dit. Il souhaite pourtant que les choses soient dites et posées.

Le plus difficile est de présenter les choses, son trouble (TDAH) et les répercussions que cela peut avoir sur son comportement en classe sans avoir l'air de se justifier ou de trouver des excuses par avance de ce qu'il pourrait faire "de travers" ou d'exaspérant. Je ne m'inscris pas du tout là dedans, je souhaite simplement que les professeurs aient tous les éléments en main pour comprendre et ne pas mal le juger ou le prendre en grippe. Ce n'est pas simple de leur demander de faire la part des choses.

Nous souhaitons qu'il soit traité comme n'importe quel élève mais il faut tout de même prendre en compte son handicap, lui accorder du temps s'il pose des questions pour se faire préciser un énoncé parce qu'il doute ou qu'il a zappé une information, même si tous les autres ont compris (ou soit disant compris parce que nombre d'enfants n'osent pas poser de questions en classe c'est bien connu). Il faut également être patient et intégrer le fait qu'en fin de journée il peut avoir sacrément la bougeotte parce que ses médicaments ne font plus effet et qu'il ne peut pas faire autrement. Tout cela doit donc être dit au professeur très clairement en espérant qu'il sera assez fin et discret pour ne pas en parler à tous ouvertement et surtout pas en plein conseil de classe devant les délégués.

Ce n'est pas facile d'être différent pour un enfant et encore moins pour un ado, période pendant laquelle le simple fait de ne pas avoir la bonne marque de baskets peut prêter à moqueries. Combien de fois ai je entendu mon fils me dire "mais tu le dis pas fort à la réunion des professeurs maman s'il te plaît" ou même "tu crois qu'il/elle va deviner que suis hyperactif" comme si c'était une honte. Dans ces moments là je ressens son malaise profond et ça me peine. Il a peur que les gens sachent. Peur qu'on le traite d'anormal. Peur qu'on le rejette. Bref autant de raisons qui me font expliquer tout cela le plus posément possible aux professeurs en demandant de la discrétion car certains ne sont pas naturellement doués pour cela.

Cette année encore je vais "présenter" mon fils et son trouble. Je vais devoir encore une fois expliquer combien il peut parfois être compliqué pour lui de se concentrer et de ne pas bouger de sa chaise durant 1h de cours. Comme il est difficile pour lui de ne pas prendre la parole de façon intempestive quand il est passionné par ce que le professeur raconte... Mais surtout je vais présenter mon fils comme quelqu'un qui travaille dur pour pallier à son manque d'attention, parce qu'il est sérieux, appliqué, motivé et courageux et je ne suis pas la seule à le penser.

 

En lire davantage sur le sujet :

- Un p'tit rendez-vous

- Un rendez vous difficile

- Le diagnostic est tombé

- Un lien étroit avec l'enseignant

- L'hyperactivité : l'émission

- Faisons le point ... TDAH

- Bilan TDAH : année scolaire 2010-2011

- Mon enfant n'est pas comme les autres

- TDAH : comment ne pas craquer ?

- Parfois je souhaite qu'il parte

 

Publié dans Nos bambins

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S
Etant ds le milieu de loin (en PMI), je suis étonnée de voir que les professeurs ne st pas vraiment informés par ces troubles de l'apprentissage....
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M
J'ai eu l'impression que les instits l'étaient bien plus à vrai dire...
L
J'arrive "après la bataille" mais j'ai lu tous les coms. Je suis moi aussi une maman qui doit rencontrer le prof principal à chaque rentrée. Le mien est dysorthographique, assez sévère. Donc chaque année on remet en place le PAI, on explique. Prévenir l'infirmière est primordial car c'est elle qui coordonne les signatures de PAI avec le médecin scolaire. Il est en première dans un nouveau lycée et on doit tout refaire en prévision du bac. Je n'ai pas de conseil à vous donner mais si il est en 6e vaut mieux en parler avec l'indirmière car si il a besoin de tiers temps par la suite, il aura plus de chance de l'avoir si le trouble est reconnu depuis longtemps.
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M
OK je le note, effectivement dans ce cas je vois l'utilité de prévenir l'infirmière. Merci Lana.
J
Courage !<br /> Je sais que c'est dur mais dis toi que ça ira mieux par la suite...<br /> Le plus difficile pour lui c'est aussi le regard des autres (mon neveux a le même diagnostic et malgré "un traitement" cela ne change pas beaucoup) mais miracle de cette année (il va avoir 8ans) ce sont ses amis d'école qui l'aident à se concentrer, à lui répéter les choses...<br /> C'est super important d'être bien entouré pour ne pas qu'il lâche prise...
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M
On nous a dit qu'à l'adolescence le trouble pouvait disparaître, on aimerait qu'il arrive à mieux le gérer seul pour un jour supprimer ces fichus médicaments mais comme tu le dis si bien l'entourage est primordial on fait tout ce qu'on peut ! Merci Jean.
M
Bonjour Marie et merci pour votre témoignage qui ne m'a pas du tout heurtée. Alors depuis 2005 le TDAH est bien reconnu comme handicap, selon la gêne occasionnée à l'enfant évidemment puisque chaque enfant ayant un TDA(H) n'est pas logé à la même enseigne si je m'exprimer ainsi, il existe comme pour tout des degrés. Toujours est il qu'à mes yeux le mot "handicap" n'est pas du tout assassin mais plutôt la réalité d'un problème, je trouve le mot "trouble" bien trop léger, terme qui me fait davantage penser à un problème "passager", un trouble passager alors qu'il n'en est rien. Le fait d'intégrer le fait que mon fils a un handicap m'a beaucoup aidé, j'ai mieux saisi l'importance de son problème je pense qu'il m'a aidé à être encore plus patiente, encore plus compréhensive, encore plus à l'écoute. J'ai décidé de rencontrer les professeurs dès la rentrée, après avoir discuté avec mon fils à vrai dire. IL en avait marre de se prendre de vilaines réflexions dans la tronche alors qu'il ne le faisait pas exprès. Une fois que les choses sont claires avec l'enseignant à eux de faire en sorte que ça se passe bien, on leur donne toutes les infos possibles, des méthodes pour mieux l'aborder, le laisser bouger ... bref des petites astuces et ils en sont en général bien reconnaissant. Au collège je ne m'adresse qu'au prof principal. Histoire qu'il sache que Petit Ado a ce truc là, qu'il le garde dans un coin de sa tête au cas où... Mais je leur dit bien aussi qu'avec le traitement les choses se passent très bien, d'autant plus que mon fils est très sérieux et consciencieux. Mais au moins c'est dit et il n'y a pas de malentendu. Je demande que cela reste entre nous, inutile de le crier sur tous les toits. Jamais personne ne lui a dit qu'il était bizarre ou anormal. Il n'a pas honte de lui, il n'aime pas être différent c'est tout. Nous lui avons dès le départ expliqué que son trouble c'était comme vivre dans la peau d'un myope sans lunettes, le brouillard d'où le traitement. Rassurez vous mon fils est valorisé et il sait que j'apprécie toutes ses qualités, celles émanant de son "H" et les autres pour moi pas de distinction.Il sait qu'il a un avantage sur les autres, son dynamisme, sa combativité, son courage.
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M
Bonjour,<br /> Etant moi-même hyperactive (adulte, j'ai donc appris à le gérer) je dois dire que je comprend votre reflex de présenter votre fils mais qu'il me choque. Enfant, j'ai été diagnostiquée dyslexique (qui n'était due qu'à mon manque d'attention en classe...) j'ai été diagnostiquée beaucoup de choses (sous-douée, surdouée... ??) jusqu'à l'hyperactivité. A chaque nouveau mot qu'on me collait dessus sans que je comprenne où était le problème avec moi j'étais un peu plus atterrée par ma différence et ma nullité. Et puis un fois qu'on a découvert mon hyperactivité tout ça a été fini, en CE1 environ. Plus de nouveaux mots, plus de testes pour déterminer mon QI plus rien. J'avais mon traitement et c'est tout. J'ai eu quelques maîtresses qui ne comprenaient pas mon comportement mais rien de grave, elles prenaient rendez-vous avec mes parents en MÊME TEMPS que les autres parents, avaient leurs réponses et ça allait mieux. Ma mère ne m'en a jamais parlé comme d'un "handicape" (un autre mot assassin) mais comme d'un aspect de ma personnalité, elle n'en a jamais parlé à mes professeurs si ça n'était pas nécessaire. S'entendre dire par des étrangers "T'es bizarre" "T'es pas normale" "T'es..." est une chose blessante mais on se dit qu'ils mentent si nos parents nous disent le contraire, ce ne sont pas eux qui nous définissent. Mais entendre ses parents répéter à tout le monde "Mon enfant un un peu bizarre/différent/tout autre mot signifiant qu'on n'est pas normal, essayez de faire avec" comme si nous étions un calvaire (parce c'est comme ça qu'on l'entend), est un choc immense. Une honte s'empare de nous. C'est NOTRE FAUTE si les choses se passent comme ça. Papa et Maman l'ont dit, je suis bizarre. La honte est un sentiment particulier, elle va nous faire faire des choses qui ne nous ressemble pas pour cacher un aspect de notre personnalité/comportement aux autres. Faire "comme si on était normaux" parce qu'on EST différent et que c'est MAL. J'ai eu une période où je voulais me faire accepter par les autres alors j'ai écrasé ma propre personnalité pour coller à leurs attentes (qu'elles soient vraies ou conçues de toutes pièces par moi) et cette période n'est clairement pas la plus heureuse de ma vie. Essayer de devenir quelqu'un qu'on n'est pas est juste douloureux. Le pire c'est que ce genre de complexe c'est un truc qui dure. Alors s'il vous plaît, essayez de faire accepter sa personnalité (pas son handicap) à votre fils, parlez-lui de grands hyperactifs qui font plein de choses dans la vie, dites-lui que le taux d'hyperactifs n'a jamais diminué parce que la race humaine en a besoin, ils ont des idées innovantes et font des choses que les autres n'oseraient pas faire, dites lui qu'il est spécial, non pas parce qu'il est hyperactif mais parce qu'il est lui et que les gens l'aimeront comme il est parce qu'il est tout ce qu'il est. Que s'il trouve un truc qu'il aime, il peut se donner à fond parce que ça donnera des choses géniales. Pourquoi ? Parce qu'un hyperactif qui trouve quelque chose qui le passionne ne pense plus qu'à ça et à force de s'en passionner il fait des choses incroyables. Je n'ai jamais eu honte de mon hyperactivité, parce que je ne me suis jamais sentie inférieure aux autres et que mes parents ne m'ont jamais donné l'impression de s'excuser à l'avance de mon comportement. J'ai peut-être heurté vos sentiments mais ce n'était absolument pas mon intention, j'espère simplement que votre fils n'aura plus honte de cet aspect de lui.
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M
oups ma réponse est passée en commentaire classique mais je vous ai bien répondu Marie.