TDAH, comment ne pas craquer...
Petit Ado comme vous le savez a un TDAH. Il a été diagnostiqué en CE1, il est aujourd'hui en 5°. Très vite après avoir commencé le traitement médicamenteux il s'est senti mieux dans ses pompes, plus calme et concentré en classe, mieux avec ses copains et avec nous évidemment. On a vécu un moment de grâce. Ca a duré quelques années. Avec des difficultés certes mais comparé à ce que nous avions connu ce n'était rien. J'avais retrouvé mon fils, on s'entendait très bien à nouveau et nous n'étions plus en conflit en permanence.
Oui mais ... Mais depuis 6 mois rebelote. L'ambiance est plus que tendue à la maison. Il est surexcité, agité, il ne s'arrête jamais. Il nous pousse à bout, les vacances de Noël ont été une sacrée épreuve pour nous, parents. Son comportement n'est pas facile à expliquer, une journée en sa présence ne suffirait pas à quelqu'un de l'extérieur pour comprendre ce à quoi nous sommes confrontés. Il serait fatigué et nous décernerait une médaille pour supporter autant d'énergie, mais sur le ton de l'humour. Or à la fin de l'année nous avions du mal à retrouver un peu d'humour tant nous étions excédés et vidés.
Les mots que je couche ici aujourd'hui sont durs j'en ai conscience. J'espère que je ne choquerai personne, mais je crois qu'il est important de parler vrai. On lit beaucoup de choses sur le TDAH mais jamais rien de très précis, rien sur ce que vivent réellement les familles, que des généralités. Je me sens démunie et bien seule pour faire face au trouble de mon fils. Je me sens incapable et à côté de la plaque la plupart du temps. Je me sens une mère minable régulièrement aussi. Quand je le dispute, quand je le punis, quand je le jette car il m'agresse dans sa façon d'agir.
Il est conseillé de ne pas punir ces enfants, de ne pas souligner ce qui ne va pas mais d'encourager les bons comportements. Encore plus qu'avec n'importe quel autre enfant. Il est conseillé de ne pas stigmatiser son handicap et encore moins face à lui, évidemment. Il faut être patient et le mot est faible. Il faut être calme, zen, prendre du recul, s'oublier. Oui c'est ça s'oublier, parfaitement. Il ne faut pas réagir quand son comportement nous dérange ou nous agressse. Il faut laisser couler, ne pas relever, passer à autre chose.
Elle est bien bonne celle là ! Ne pas réagir. Quand on vous agresse dès le matin à 7h avec un coup de jus de 100 000 volts alors que vous avez mis le premier pied par terre il y a seulement 15 minutes, qu'on vous sert à n'en plus finir des "bonne nuit maman" et des bisous, une fois, 10 fois 20 fois en 10 minutes, et pourtant j'aime les bisous et les mots d'amour. Comment ne pas réagir quand votre gosse colle son visage tout près du votre, pour vous parler ou regarder le fruit que vous avez dans la main,
Comment rester calme quand ça fait déjà 5 fois que vous lui demandez d'arrêter de faire ce bruit avec sa bouche parce que ça nous gêne et qu'on est à table ? Et j'en passe ...Comment hein ? Comment s'oublier pour lui laisser toute la place dont il a besoin ? Comment faire pour trouver tous ces comportements supportables alors qu'ils ne font que nous agresser ? Comment accepter que quoi qu'on dise il n'en retire rien et qu'il va continuer encore et encore jusqu'à ce qu'on le jette? Oui parfaitement qu'on le jette, qu'on l'exclut de la pièce dans laquelle on se trouve tous. Qu'on lui demande d'aller se calmer 2 minutes plus loin. C'est comme si il aimait ça et qu'il n'attendait que ça. Comment ne pas se sentir cruel en faisant cela et assumer cette mère qu'on est devenue ?
Tout cela se passe essentiellement entre nous et nous, dans notre tête, dans notre coeur et avec notre conscience. Parce que Lui ne s'en offusque pas une seconde, jamais, il ne sent pas qu'il nous excède, il n'est pas gêné par le fait de se faire virer d'une pièce, il n'a pas 'souvenir" qu'il s'est fait enguirlander 10 fois dans la journée. A partir du moment où on a pris du temps avec lui pour les devoirs, qu'on s'est amusé, qu'on a fait une balade en famille il est heureux, il a passé une bonne journée. C'est comme si rien ne l'atteiganit, ça en est parfois très déroutant.
Après avoir fait ce bilan, je me suis rendue à l'évidence, son traitement est un échec. Soit il n'est plus adapté, il a pas mal grandit et grossit ces derniers mois, soit ça ne suffit plus, il fait aller plus loin. Et je penche pas mal pour cette deuxième option. Je pense qu'il ne devrait pas être silmple spectateur de son trouble mais au contraire apprendre à le dompter, à le gérer. Il ne peut pas simplement compter sur ses médicaments et nous. Je me suis donc à nouveau renseignée.
Il se trouve que nous avions choisi la filière neurologique mais il en existe une autre. Première nouvelle. La MPEA, médecine psychologique enfants et adolescents. Les enfants sont suivis par un psychologue (thérapie comportementale cognitive) mais aussi une éducatrice qui aide les parents tout autant. Cette personne épaule, soutient et vient en aide aux parents démunis. Jusque là j'avais réussi à mettre en place des méthodes de travail avec lui, des temps calme, du temps à deux, on avait trouvé notre rythme de croisière ... mais avec l'adolescence je crois que son trouble prend une toute autre tournure et nous devons adapter son suivi.
J'ai contacté l'hopital, j'attends l'appel d'une éducatrice pour un prochain RDV ainsi qu'un nouveau diagnostic. Je ne manquerai pas de vous en reparler je crois que cela peut aider d'autres parents dans la même situation que nous.
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